الثلاثاء، 9 أغسطس 2011

حاجز الأودية بزريبة الوادي (رواية مهندس فرنسي عاش بالمنطقة)

حاجز الأودية بزريبة الوادي 
موضوع من تأليف مهندس فرنسي عاش بالمنطقة

La barrière des Oueds

C'est une aventure qui
m'est arrivée lors d'une de mes tournées de vérification dans le Sud
Constantinois. Je devais exercer le centre de Zeribet El-Oued, localité
située à 80 km à l'est de Biskra au pied du massif montagneux des Aurès.
Le car qui me transportait empruntait la seule piste existante dans
cette région isolée et qui, à de nombreuses reprises, était contrainte
de franchir les oueds qui descendaient de la montagne. Les ponts étant
inexistants, il fallait descendre dans le lit heureusement à sec de
l'oued et remonter de l'autre côté pour retrouver la piste.


Je trouvais alors que
Zeribet El-Oued méritait bien son nom qui signifiait « la barrière des
oueds ». La vérification tirait à sa fin lorsqu'on vint m'avertir qu'un
gros orage se préparait en montagne et qu'il fallait retourner à Biskra
au plus tôt, de manière à franchir les oueds avant qu'ils ne
grossissent. Dans le cas contraire, je risquais d'être bloqué une ou
deux semaines en attendant que les services des Ponts et Chaussées
remettent la piste en état, c'est-à-dire réaménagent les berges de tous
les oueds après la décrue. Je bondis à l'extérieur pour constater la
véracité des dires; effectivement au nord-ouest, loin vers les
montagnes, le ciel était noir comme de l'encre. J'estimai que l'orage
était à environ 30 km, mais que mes maigres connaissances
météorologiques et hydrographiques ne me permettaient pas de déterminer
dans combien de temps les oueds deviendraient infranchissables.


De toute manière, ne
rien faire c'était accepter de voir condamner les deux semaines de
tournée restant à effectuer. Il fallait faire quelque chose. Je pris ma
décision et envoyai quérir le taxi, seul exemplaire existant dans la
localité.


Après avoir rapidement terminé le contrôle et rassemblé
notre matériel, nous embarquions, l'agent des contributions détaché pour
la perception des taxes, l'agent de vérification et moi-même, dans une
voiture qui visiblement n'était pas de première jeunesse, conduite par
son propriétaire dont les paroles et la jovialité nous rassurèrent
quelque peu. Et nous fonçâmes en direction de la « barrière ». Les oueds
étaient sensiblement distants les uns des autres d'une dizaine de
kilomètres.


Les deux premiers ne posèrent aucun problème. Nous
franchîmes facilement le troisième qui commençait à couler. Mais nous
nous arrêtâmes devant le quatrième qui était plus gros, nous demandant
si nous pouvions passer. Le chauffeur, confiant, lança le véhicule qui
souleva une énorme gerbe d'eau et se retrouva de l'autre côté de l'oued
moteur noyé.


Après l'assèchement de tous les circuits électriques, le
moteur consentit à repartir et nous reprîmes la piste, mais en arrivant
au cinquième : c'était le Rhône qui coulait. Il fallut que j'interdise
au chauffeur insensé, qui se faisait fort de passer, de ne rien tenter
et de rebrousser chemin pour essayer de retraverser les oueds que nous
venions de passer en espérant qu'ils n'aient pas trop grossi entre
temps.


C'était notre dernière chance. En cas d'échec nous
étions pris au piège entre deux oueds et pour combien de temps ? Alors
que paradoxalement il n'était pas tombé une seule goutte d'eau dans la
région où nous étions. L'atmosphère dans le taxi s'était tendue, surtout
lorsqu'à trois reprises, il fallut foncer dans l'eau. Trois fois notre
moteur se noya et en consentant à repartir il nous sauva du désastre.


De retour à Zeribet, le
Caïd inquiet, nous accueillit avec joie et nous offrit l'hospitalité.


Le lendemain en fin de
matinée, alors que tout espoir semblait perdu, nous avons vu arriver,
venant de « la barrière », un GMC. Avait-il pu se sortir du piège ? Pour
en savoir plus nous allâmes à sa rencontre.


Les deux occupants
étaient des postiers. Ils avaient été pris au piège et obligé de passer
la nuit entre deux oueds. Ce matin ils avaient réussi, malgré la boue et
grâce à l'équipement de leur véhicule tout terrain, à franchir les
oueds moins importants de ce côté ci et maintenant ils essayaient de
retourner sur Biskra leur port d'attache, en remontant par la piste qui
escalade les Aurès en direction de Kenchela; soit un détour de près de
500 km !


Nous les mîmes au courant de nos propres déboires en
sollicitant leur aide et l'autorisation de profiter de leur véhicule
pour rejoindre Kenchela d'où il nous serait possible de prendre un
train.


Bien qu'en marge du règlement ils acceptèrent de nous
prendre en nous prévenant toutefois qu'il nous faudrait voyager derrière
sur le plateau non bâché vu le manque de place dans la cabine.
Étant donné notre situation, nous acceptâmes sans hésitation
et entamâmes notre nouveau périple. Passablement ballottés dans les
mauvais passages, nous nous cramponnions tout en admirant la puissance
et les performances du véhicule qui se jouait de tous les obstacles.
Après avoir franchi le plus difficile, nous arrivâmes à Khanga Sidi
Nadji, où l'équipe trouva à faire le plein de carburant, puis nous
entamâmes le franchissement des Aurès.


La piste montait en
serpentant sur 30 km et plus nous montions plus nous avions froid car au
mois de novembre à 1000 m d'altitude, la température est très
différente de celle qui règne au Sahara.


Notre percepteur qui nous
accompagnait n'avait pas prévu cette éventualité et se trouvait en
chemisette. Lorsque, fouillant dans mes affaires, je lui offris un
pull-over il me souffla : « vous me sauvez la vie »! Nous arrivâmes vers
20 heures à Kenchela, sous une pluie battante, trempés, transis et
courbatus, mais tellement heureux d'avoir pu nous évader du piège de «
la barrière des oueds » !
 
المصدر: 
http://wadilarab.kalamfikalam.com/t2721-topic

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